B.A, le samedi 21/04. 5eme jour

Ce matin je retourne sur les lieux où je suis allé avec Aude, au marché couvert calle Defensa, au restaurant "Desnivel" dont pour le souvenir je prends la façade en photo, juste pour cela car elle n'a en elle-même peu d'intérêt.
Je m'installe un peu plus tard au Bar Derrego, trop de touristes! Juste derrière moi des allemands dont un parle fort et ça me tanne! Comme il pleut des cordes je patiente. Ils s'en vont ouf!..
Je retouve Aude, monte à son appartement puis ensemble nous allons à son QG(café préféré) "Le Rara" où nous restons un moment. Elle m'explique les difficultés qu'elle rencontre à propos des salaires et pourboires (Propinas no incluidas) qu'elles touchent, du contrat de travail qu'elle n'obtient pas, de la carte de séjour qu'elle n'a pas non plus car sans contrat de travail pas de carte de séjour et inversement. c'est le serpent qui se mord la queue! En même temps elle délire, blague et mate un beau brun puis se rend compte un peu plus tard qu'il est rondouillard!

Un peu plus tard sous une pluie torrentielle nous partons direction l'alliance française où Aude va voter. Comme des gamins nous tâchons en une seule fois de traverser la plus grande avenue du monde l'Avenida 9 de Julio. A grandes enjambées, elle, criant comme une folle avec une exubérance toute latine, tâchant de mettre nos pieds sur les bandes blanches surélevées pour être moins trempés, des pieds.... car pour le reste c'est déjà fait! Nous gagnons notre pari! Désormais l'Avenue 9 de Julio sera associée à cette image de douce folie!..

Nous nous quittons à la croisée des lignes de métro. Elle prend la B moi la C pour rejoindre la A..C'est la ligne la plus ancienne faite de bois à l'intérieur mais dans un état qui frise l'abandon. Je m'attendais à un rame Belle Epoque bien conservée. Petite déception!

Ce soir je vais aller à l' "Independencia" milonga appréciée, parait-il...Il est 23h30 par une petite porte, un escalier abrupte on accède à El Piso 1º. A gauche une petite salle où s'entrainent deux femmes et un homme puis la grande salle tout en blanc, un côté brut que j'aime bien. Pas vraiment grand monde mais j'arrive tôt. Je suis reçu gentiment par la propriétaire Adriana Jablonski, une belle femme de la quarantaine, discrète et attentive qui me met un peu plus tard "le pied à l'étrier" en m'invitant à danser. L'ambiance est chaleureuse, pas de touristes, only des argentins qui rient, s'amusent, discutent et ...dansent.
Après une bouteille et deux sublimes empanadas à la viande Adriana m'incite à inviter une femme blonde qui me dit-elle en anglais aussi imparfait que le mien est une bonne danseuse. Ce que je fais et en effet c'est un plaisir. Nous nous complimentons l'un l'autre, le plaisir est partagé..
Aprés quelques autres invitations moins concluantes, je la réinvite. J'apprends qu'elle est professeur de tango, ouah!!, s'appelle Carole et m'invite à venir Mercredi ici-même, ce que je ferai sans doute, si je suis encore à B.A, lui dis-je. C'est vraiment un lieu agréable par la simplicité et le contact facile, amical et joyeux des danseurs et du "staff". Une vieille dame belle et chaleureuse s'occupant de la "comptabilité" a un rire délicat et communicatif. Je ne comprends rien de ce qu'elle me dit mais j'y suis de suite autant attaché que si c'était ma grand-mère!!
Quelle ambiance géniale! Quelqu'un prend la parole et ça dure comme une conférence mais là le public rit, puis une femme se met à chanter telle Susana Rinaldi, puis un homme tel Vargas ou Goyeneche. Bref c'est génial. Il n'y a pourtant pas plus de 50 personnes ou peut-être justement pour cela..

Il est 3h30 du matin. J'embrasse ma "grand-mère", Adriana, Carole et vais me coucher avec le cœur tout chaud!!